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24 septembre 2023 7 24 /09 /septembre /2023 16:42

Dès la fin septembre les cours de philosophie reprennent dans plusieurs universités populaires pour l'année scolaire 2023-24. Il doit être encore possible de s'inscrire dans certaines d'entre elles (voir leur site).

Voici, 1 - les détails pratiques et surtout, 2 - les programmes :

 

 

AVIGNON : UNIVERSITE DU TEMPS LIBRE (UTL). Tous les vendredi matin à partir du 6 octobre (hors vacances scolaires du Vaucluse) de 9h30 à 11h30.

 

- Le programme sera le même avec l'UTL DE VERSAILLES. Une séance mensuelle (huit séances) à partir du jeudi 9 novembre (18h30-20h).

 

- Même programme à Bagnol sur Cèze avec le CADREF de Nîmes (14h-16h), à raison d'une séance mensuelle

 

 

 

Qu’est-ce que la philosophie ?

Dans cette série de cours introductifs il sera question d’une étude permettant d’aborder la nature du questionnement philosophique selon cinq grands axes :

Le premier axe concernera l’éthique du bien-vivre et se focalisera plus particulièrement sur la philosophie antique. En quoi la philosophie peut-elle nous aider à lever un certain nombre d’obstacles à une vie bonne ?

Le second axe se focalisera sur la nature de l’opération philosophique moderne, laquelle consiste à déconstruire les évidences. La philosophie nous permet-elle de dépasser des préjugés et de nous émanciper dans le même mouvement ?

Le troisième axe touchera la question du sens avec la réflexion éthique de Hannah Arendt concernant la nature du mal, d’une part, et des penseurs comme Kant, Hegel ou Marx qui s’efforcent d’assigner un sens à l’histoire. En quoi une action morale relève-t-elle de l’acte de penser ? L’histoire a-t-elle un sens ?

Le quatrième axe étudiera historiquement la façon dont le savoir philosophique s’est extrait de la gangue mythologique en créant des concepts. Nous montrerons les ruptures et les continuités entre les deux régimes de pensée. Pourquoi la philosophie, comme forme de pensée s’appuyant sur le concept, est-elle née en Grèce ?

Pour illustrer l’émergence du concept, par opposition à la mythologie, le dernier axe consistera à étudier quelques séquences primordiales de la philosophie (à partir de mon livre éponyme), quelques grandes figures conceptuelles dont nous nous attacherons à retrouver la puissance originaire.

 

 

 

A PONT SAINT ESPRIT, AVEC L'UNIVERSITE DU GARD RHODANIEN, deux programmes (pour le premier et le second semestre) les vendredis (19h-20h30)

 

 

Problématiques de l’autorité (8 séances)

 

Déclin de l’autorité, excès d’autorité, nous n’avons de cesse de rencontrer ces problématiques, tant aux niveaux personnels et sociaux qu’à celui, plus récemment, de la politique internationale.

Dans un premier temps, il s’agira de définir et d’étudier en détail cette notion, d’en retracer la genèse, et de montrer les formes structurelles de pouvoir qu’elle implique en tant que forme de domination reconnue par les dominés. Nous montrerons ensuite comment, avec l’entrée dans la modernité, l’égalisation croissante des conditions et l’émergence de l’individualisme en occident ont remis en question les hiérarchie traditionnelles et participé d’une mise en crise de l’autorité.

Le second temps sera plus critique puisque, à l’aide d’une approche philosophique de la violence prenant en compte les violences faites aux minorités et la question de la reconnaissance, nous déconstruirons la notion et mettrons en évidence ce qu’elle recèle d’injustice.

Le dernier temps concernera plus particulièrement la demande d’autorité telle qu’elle émerge dans de nombreuses sociétés et les ressorts de cette demande. Nous intéresserons alors plus particulièrement aux démocratures et aux gouvernements illibéraux, comme sources potentielles (et actuelles) de guerre.

 

 

 

2 – Réflexion philosophique sur la guerre (8 séances)

 

L’actualité est venue nous rappeler cruellement que les périodes de paix étaient des pages blanches de l’histoire. Il s’agira de prendre ici cette formule au sérieux en montrant le lien inextricable entre guerre et histoire.

Qu’on le regrette ou non, la guerre est un fait humain qui entraîne tout un ensemble de problèmes au-delà des seules considérations morales, et à ce titre il peut et doit faire l’objet d’un traitement philosophique.

Nous nous intéresserons en premier lieu aux origines de la guerre et à ses racines anthropologiques, puis à la spécificité de cette violence.

Depuis quelques siècles la guerre entraîne des  questions de droit et c’est la genèse de sa judiciarisation que nous examinerons ensuite.

Cependant, loin de renvoyer à l’animalité de l’homme, la guerre comporte aussi des dimensions spirituelles et morales que nous étudierons également.

Dans la dernière partie nous prendrons en considération, d’une part, l’arrière-plan philosophique et religieux de la guerre en Ukraine, et, d’autre part, les  nouvelles formes de conflictualité, que l’on appelle désormais « la guerre hybride ».

 

 

Deux programmes hebdomadaires également à Uzès (pour le premier et le second semestre) à L'UNIVERSITE POPULAIRE DE L'UZEGE, les lundis (14h30-16h) à partir du 2 octobre

 

 

 

1 - Philosophie et religion (10 séances)

 

La condamnation à mort de Socrate - qui inaugure l’œuvre de Platon, et plus loin l’histoire de la philosophie occidentale – en témoigne : les rapports entre religion et philosophie sont complexes, et souvent violents. Rapports conflictuels, certes, dont l’histoire donne maints exemples, mais toute la philosophie du Moyen-Âge montre qu’ils ne peuvent se résumer à une opposition radicale entre tenants de la raison et tenants de la foi.

Durant ce cours nous nous efforcerons dans un premier temps d’expliciter ces rapports complexes en retraçant leur histoire. Il conviendra notamment de distinguer le dieu de la foi de celui des philosophes. Cependant, une partie importante du parcours concernera la philosophie matérialiste, de l’Antiquité à nos jours, et certains penseurs maudits en raison de l’accusation d’athéisme qui les a stigmatisés. Dans ce sillage, nous nous appuierons aussi sur ceux que l’on a appelé les penseurs du soupçon (Nietzsche, Freud, Marx, Darwin) pour retracer une genèse de la pensée religieuse.

La dernière partie du cours portera sur le distinction entre dogme religieux et expérience spirituelle.

 

 

2 – Bergson : une autre métaphysique (8 séances)

 

Au moins en partie, ce cours fera suite au précédent dans la mesure où la pensée de Bergson permet de conceptualiser l’expérience spirituelle. Nous présenterons d’abord l’œuvre du grand penseur français de la première moitié du 20ème siècle, puis, avec l’aide de différents textes, nous entrerons dans le détail de cette œuvre qui nous amènera à découvrir une métaphysique qui prend le contrepied de la métaphysique traditionnelle depuis Platon et Aristote en tant qu’elle privilégie, non le statique et l’éternel, mais le mouvant.

Il sera intéressant d’étudier le rapport de Bergson à la science, sa distinction entre pensée scientifique et pensée philosophique, ce qui nous amènera alors à comprendre que tout son effort philosophique consiste à inscrire la pensée dans le mouvement de la vie en train de se faire, et que cette pensée est particulièrement stimulante en ce qu’elle permet de percevoir la vie comme source permanente d’éternelle nouveauté.

 

 

A Montpellier, avec L'UNIVERSITE DU TIERS TEMPS, six séances à partir du 31 janvier (9h-10h30) dans la salle Pétrarque (voir les dates avec l'université ou en me contactant)

 

 

Le sillage matérialiste

 

Souvent stigmatisé en raison de sa liberté vis-à-vis de la religion, le matérialisme peut être considéré comme l’autre de la philosophie. En ce sens, son histoire constitue une sorte de contre histoire de la philosophie.

Dans une première séquence consacrée à l’Antiquité, il s’agira à la fois d’expliciter la physique atomiste de Démocrite et son remaniement par Epicure, et de mettre aussi en évidence la très importante dimension éthique de cette pensée, notamment avec sa reprise poétique par Lucrèce.

Une deuxième séquence sera consacrée aux philosophes matérialistes des 17 et 18ème siècles, avec une pensée qui inaugure la biologie, d’une part, et en privilégiant un libertinisme, d’autre part. Nous nous intéresserons aussi à leur réception dans le contexte d’avènement progressif des Lumières.

La dernière séquence concernera le matérialisme dialectique de Marx, l’approche généalogique de la religion chez Freud, et les développement modernes du matérialisme dans le sillage de la pensée darwinienne.

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TRANSMETTRE

La transmission de la philosophie et de l'esthétique est une chose difficile qui requiert la concentration de l'étudiant. Elle ne relève donc pas d'un discours démagogique ou sophistique dont la popularité médiatique n'a souvent d'égal que la pauvreté conceptuelle. Inversement, à l'attention des profanes, il ne peut s'agir non plus de procéder selon un discours élitiste, du type normalien. En ce qui me concerne, je dirais que mon but et ma profession de foi, que ce soit dans mes conférences, mes ateliers ou sur ce blog, c'est de tendre à rendre accessibles ces choses difficiles avec un minimum de déperdition conceptuelle.

 

 

 

Recherche

Penser la violence ; l'oeuvre de Girard

Paru en Mars 2018 chez HDiffusion, Penser la violence de Pascal Coulon. 20 euro dans toutes les "bonnes librairies"

 

 

La violence a fait au cours des deux derniers siècles l'objet d'une pléthore de recherches dans bien des domaines, et nombreux sont les livres qui ont traité de la question en lui apportant des réponses fécondes. Bien peu cependant l'ont abordée dans sa dimension génétique essentielle de violence fondatrice. Et, pour cause ! Penser que toutes les communautés humaines et l'ensemble des processus civilisateurs, avec leurs rites, leurs cultures, etc., trouvent leurs origines dans une violence radicale qui en constitue la fondation ne va pas de soi ! De ce point de vue, Freud semble bien avoir la paternité de l'idée fondamentale d'un meurtre initial, paradoxalement à la source de la civilisation, de la morale et de la religion. Mais ne s'agit-il pas d'un mythe ? La question de la violence ne requiert-elle pas plutôt une méthode indiciaire, s'appuyant sur des recherches et un matériau anthropologiques ? L'oeuvre de René Girard tend dans un effort continu, magistral et souvent solitaire à remonter contre vents et marées aux sources d'une violence à la fois effective, revenant périodiquement, fondatrice et génétique. Sans omettre les failles de la doctrine, l'auteur met clairement en évidence l'articulation des théories girardiennes, désir mimétique, victime émissaire, méconnaissance, et nous en découvre la fécondité pour penser notre époque. (4ème de couverture)

Pages

LES GROUPES D'ENTRAIDE

Pascal Coulon, LES GROUPES D'ENTRAIDE

Une thérapie contemporaine

Psycho-Logiques
 

De nombreuses personnes trouvent dans les groupes d'entraide des ressources pour lutter contre leurs souffrances, se reconstruire psychologiquement et recréer du lien social. Quel est le véritable potentiel de ces groupes ? Quelles sont les origines de ces fraternités ? Quelles sont leurs valeurs ? Comment expliquer leur relative confidentialité et les résistances que ces groupes rencontrent en France ? Cet ouvrage met en lumière les polémiques qui opposent vainement la psychanalyse aux autres thérapeutiques de groupe face aux sujets addictés.


L'Harmattan, 22,50 euro
ISBN : 978-2-296-10844-8 • février 2010 • 226 pages

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